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Prix du pétrole : Le baril de Brent passe sous les 60 dollars

Publié le par Emmeline Guiragossian dans Actualité pétrole

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Le prix du pétrole est en chute depuis près de 3 mois et atteint désormais son plus bas niveau depuis 5 ans et demi, en mai 2009. Le prix du Brent est passé sous la barre des 60 dollars et le WTI sous 55 dollars.

La chute du Brent : conséquence du déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale de brut

L’offre mondiale de brut est actuellement en surabondance, avec une activité pétrolière accrue dans les pays de l’OPEP comme la Libye, mais aussi avec la révolution du pétrole de schiste aux Etats-Unis.

Le Brent passe sous la barre des 60 dollars

Graphique d’évolution du cours du Brent – Source Boursorama

Alors que l’offre de brut est importante, la demande ne suit pas. En effet, la faiblesse économique mondiale, notamment en Europe et en Chine (deuxième plus gros exportateur de pétrole après les Etats-Unis) est un frein pour la demande de brut. De plus, le renforcement du dollar accentue les effets du ralentissement de la demande, car le pétrole, négocié en dollar, devient moins attractif pour les détenteurs d’autres devises, comme l’euro ou encore le yen.

Enfin, l’OPEP, qui s’est réunie à Vienne fin novembre, n’a pas souhaité revoir sa production (fixée à 30 millions de barils par jour) à la baisse pour équilibrer le marché, alors que les prévisions pour 2015 sont en hausse pour l’offre de brut et en ralentissement pour la demande, d’après l’Agence internationale de l’énergie. La consommation de pétrole est désormais prévue à 93,3 millions de barils par jour contre 93,6 millions de barils anticipés précédemment.

Certains pays producteurs en difficulté face à la chute du pétrole

 Au sein de l’OPEP, des pays sont en difficulté face à la chute impressionnante du prix du pétrole, tels que le Venezuela, le Brésil, le Nigeria ou encore l’Iran, qui dépendent d’un prix du brut supérieur au prix actuel des marchés, pour son économie. La croissance de ces pays risque d’être revue à la baisse pour 2015.

Hors OPEP, la Russie subit les conséquences de la chute du brut mais aussi de sa monnaie, le rouble. En effet, la monnaie russe a perdu 42% de sa valeur par rapport à l’euro depuis le début de l’année, et 49% face au dollar. La Russie, comme les pays de l’OPEP en difficulté, a besoin d’un prix du pétrole plus élevé. La banque centrale russe prévoit par ailleurs une contraction du PIB de la Russie de 4,7% l’an prochain et d’une flambée de l’inflation à 11,5%.

L’Arabie Saoudite profite de la situation

La décision de l’OPEP de ne pas revoir la production de pétrole à la baisse est due entre autres à la position de l’Arabie Saoudite. En effet, l’OPEP a besoin d’un accord commun entre les pays membres pour décider d’un changement. Or, l’Arabie Saoudite estime qu’il n’est pas urgent de ralentir la cadence de production. Le pays profite en fait de la situation pour garder ses parts de marché, en particulier auprès de ses clients asiatiques et concurrencer le pétrole de schiste américain. L’Arabie Saoudite peut en effet se contenter d’un prix à 60 dollars le baril, sans se mettre en difficulté.

Dimanche, les ministres saoudien et koweïtien du Pétrole ont indiqué que leurs pays respectifs n’ajusteraient pas leur production à la baisse même si des pays non membres de l’OPEP décidaient de diminuer leur production. Le ministre saoudien du Pétrole affirme « S’ils décident de réduire la production, ils seront les bienvenus. Nous n’allons pas réduire (la nôtre), l’Arabie saoudite ne va certainement pas réduire » sa production. Son homologue koweïtien partage son opinion : « Je ne pense pas que nous avons besoin de réduire. Nous avions donné une chance aux autres et ils n’étaient pas disposés à le faire ». Il ajoute « L’OPEP ne va pas réduire (son offre). Rien ne se passera jusqu’au mois de juin et il n’y aura pas de réunion extraordinaire« . L’évolution de prix du pétrole et par conséquent des prix du fioul devraient rester stables jusqu’à l’été 2014, date de la future réunion semestrielle du cartel.

La chute du brut est par ailleurs une bonne nouvelle pour les consommateurs de fioul domestique car les prix n’ont pas été aussi bas depuis 4 ans, prix bas qui devraient se maintenir tout l’hiver si aucun élément majeur ne vient perturber les marchés.


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