Où en est le biofioul en 2025 ?

Le biofioul poursuit sa progression en France. Depuis l’interdiction des chaudières au fioul 100 % fossile en 2022, ce combustible alternatif s’impose comme une solution de transition. En 2025, où en est vraiment le biofioul en termes d’usages, de production et de réglementation ? Nous faisons le point.
Le biofioul F30 s’installe progressivement dans les foyers
Depuis juillet 2022, il est interdit d’installer des chaudières neuves fonctionnant uniquement au fioul fossile. Cette mesure a accéléré le développement du biofioul F30, un mélange de fioul domestique et de 30 % d’ester méthylique d’acide gras (EMAG), issu du colza.
En 2025, le biofioul F30 est devenu la norme pour les installations neuves. De nombreux foyers équipés de chaudières fioul ont fait le choix de remplacer leur ancien appareil par un modèle compatible F30. En effet, les ventes de chaudières biofioul ont augmenté de 17% en 2024 selon la FF3C (Fédération Française des Combustibles, Carburants & Chauffage). De plus, près de 60 000 m³ de biofioul ont été vendus en 2024 (chiffre à fin septembre), contre 8 000 m³ livrés en 2023.
Le réseau de distribution du biofioul représente actuellement 18 dépôts primaires approvisionnant en biofioul F30 plus de 360 établissement de distribution partout en France en octobre 2024.
Côté performance, les utilisateurs rapportent un fonctionnement similaire à celui du fioul traditionnel, avec un bon rendement calorifique et une compatibilité avec des systèmes modernes à condensation. De plus, le biofioul réduit en moyenne de 20 à 30 % les émissions de CO₂ par rapport au fioul classique.
Un cadre réglementaire plus clair, mais encore évolutif
La loi Climat et Résilience de 2021 a posé les bases d’une transition énergétique progressive. Elle a interdit l’installation de chaudières émettant plus de 300 g de CO₂/kWh. Cela a conduit à l’arrêt des chaudières fioul classiques, au profit des équipements compatibles biofioul F30.
En 2025, le cadre réglementaire s’est précisé, mais des évolutions sont encore attendues. Plusieurs points-clés restent en discussion comme :
- L’extension à d’autres types de biofioul, notamment les F55 ou F100 (100 % renouvelable), reste pour l’instant à l’étude.
- La question du soutien public au biofioul, via des aides à l’installation, est revenue sur la table en début d’année.
- Le gouvernement consulte actuellement les acteurs de la filière sur les objectifs de réduction carbone à horizon 2030, dans lesquels le biofioul pourrait jouer un rôle important.
Autre enjeu réglementaire : la certification. En 2025, le biofioul F30 bénéficie d’un label officiel, garantissant sa traçabilité et son origine végétale. Cette certification rassure les consommateurs et permet de distinguer le biofioul des autres combustibles liquides.
Enfin, les chaudières labellisées « compatible F30 » sont clairement identifiées sur le marché. En effet, les fabricants comme De Dietrich ou Bosch proposent des modèles adaptés.
Le biofioul face aux autres énergies : une alternative crédible
Le biofioul ne prétend pas remplacer toutes les énergies. Mais en 2025, il se positionne comme une solution de transition pour les zones non raccordées au gaz. Il séduit aussi les ménages attachés à leur système de chauffage actuel, qui ne souhaitent pas passer à une pompe à chaleur ou au bois.
Comparé aux autres solutions :
- La pompe à chaleur reste plus coûteuse à l’achat, et son rendement dépend fortement de l’isolation du logement. Les réparations sont également coûteuses.
- Le bois énergie nécessite un espace de stockage, une gestion des cendres, et peut générer des particules fines.
- L’électricité voit ses prix fluctuer fortement, ce qui inquiète certains consommateurs.
Le biofioul, lui, propose une solution plus simple : il permet de conserver une chaudière existante, si elle est compatible, sans changer d’habitudes. Il offre aussi une maîtrise des coûts, avec un prix au litre qui reste compétitif, surtout dans un contexte de tensions géopolitiques sur l’énergie.
D’après les dernières données, le prix du biofioul F30 reste environ 15% plus élevé que celui du fioul fossile. Mais cette différence est compensée par une meilleure efficacité énergétique et un impact environnemental réduit. Cela permet notamment de consommer moins de fioul.
Le biofioul séduit aussi les collectivités et les bâtiments tertiaires. En 2025, plusieurs écoles, mairies ou EHPAD l’utilisent pour leurs chaufferies. Cela permet de réduire l’empreinte carbone sans investissements lourds, en modernisant simplement les brûleurs.
Un cap clair pour 2030
En 2025, le biofioul a trouvé sa place dans le paysage énergétique français. Il ne remplace pas le fioul fossile à l’identique, mais propose une solution réaliste, pragmatique et plus verte pour les zones rurales.
La filière poursuit ses efforts pour développer de nouveaux mélanges, avec plus de colza ou d’autres huiles végétales. Des tests sont en cours pour des chaudières 100 % biofioul (F100), mais leur arrivée à grande échelle reste encore incertaine. Le biofioul F55 devrait être mis sur le marché dès l’hiver 2025-2026. Avec un combustible de chauffage majoritairement renouvelable, le secteur espère une fiscalité plus avantageuse que le fioul traditionnel. De plus, des tests réalisés par le Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat) ont confirmé que les chaudières biofioul F30 sont compatibles avec du biofioul plus écologique comme le F55 ou le F100. Une bonne nouvelle pour les consommateurs qui investissent dans cet équipement de chauffage dont la durée de vie oscille entre 20 et 25 ans.
Sur fioulreduc nous continuerons de suivre et de vous tenir au courant de près l’évolution du biofioul.
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