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Prix du pétrole : pourquoi a-t-il baissé de 50% depuis juin 2014 ?

Publié le par Emmeline Guiragossian dans Actualité pétrole

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Jean-Marie Chevalier, économiste universitaire spécialisé sur les questions énergétiques et membre du Cercle des économistes, vient de publier une tribune sur le site de Boursorama à propos de la situation actuelle des cours pétroliers. Il explique pourquoi le pétrole a baissé de 50% en 6 mois.

La révolution énergétique du schiste aux Etats-Unis

Pour l’économiste « les Etats-Unis sont aujourd’hui les premiers responsables de la croissance de l’offre pétrolière mondiale ». En effet, les Etats-Unis ont connu une vraie révolution énergétique en 2014 avec le développement prononcée du gaz et du pétrole de schiste. Cette révolution inattendue a bouleversé le marché pétrolier. Avec le schiste, les Américains deviennent de moins en moins dépendants des pays exportateurs de pétrole. Ils peuvent désormais importer dans leur territoire mais aussi à l’avenir exporter. Cependant, dans le contexte actuel, un prix qui resterait en dessous de 60 dollars pourrait avoir des conséquences et ainsi diminuer le taux de croissance de la production de brut américain.

Le manque d’unité au sein de l’OPEP responsable de la chute des prix du pétrole

Jean-Marie Chevalier évoque l’absence actuelle d’unité entre les membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) alors qu’entre 1999 et 2009 le cartel avait agi collectivement pour stopper la baisse des prix du pétrole. Aujourd’hui cette unité est fragilisée car les pays membres établissent des stratégies qui diffèrent. L’OPEP qui s’est réunie à Vienne en fin novembre a en effet pris la décision de ne pas revoir à la baisse sa production de pétrole. L’économiste relève deux éléments significatifs du manque d’unanimité du cartel : la montée en puissance énergétique des Etats-Unis et la position qu’il qualifie de « très individualiste » de l’Arabie Saoudite.

Les intérêts de l’Arabie Saoudite

Au sein de l’OPEP, l’Arabie Saoudite s’oppose à toute révision à la baisse de sa production de pétrole. Or il faut un accord à l’unanimité des membres de l’OPEP pour concrétiser une décision sur les volumes de production du brut. Jean-Marie Chevalier explique que le pays serait en déficit cette année 2015 avec un prix du pétrole aux alentours de 60 dollars mais qu’il peut puiser dans ses réserves financières importantes. Pour l’économiste le pays « n’est pas mécontent de voir à quel point l’Iran, la Russie et à terme les Etats-Unis sont gênés par un prix aussi bas ». Cependant, la chute des cours met en difficulté d’autres pays producteurs comme le Venezuela, le Nigeria, l’Irak ou encore l’Algérie, qui dépendent d’un prix supérieur à 90 dollars le baril pour leur économie. Les prix du pétrole oscillent pour le moment entre 50 et 60 dollars le baril mettant à mal de nombreux pays exportateurs.

Seuil de rentabilité des pays producteurs de pétrole

Pour Jean-Marie Chevalier les prix pourraient néanmoins évoluer à la hausse avant l’été 2015 car la demande devrait augmenter, encouragée par une reprise de l’économie mondiale. Cette estimation dépend cependant de la position de l’Arabie Saoudite, « seul pays qui peut moduler quasi-instantanément le volume de ses exportations ».

Retrouvez la tribune de Jean-Marie Chevalier sur Boursorama


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